Ça fait un petit moment que j’avais envie de vous écrire cet article, mais je ne le faisais pas car j’avais peur ou bien parce que je ne voulais pas trop me dévoiler. Et puis, je me suis dis que ça pouvait m’aider pour m’accepter d’avantage, mais aussi, pour peut-être vous aider à vous accepter. Nous sommes tous différents, mais j’ai envie de vous dire : heureusement ! Heureusement parce que, si nous étions tous pareils, tous identiques, qu’est-ce qu’on s’ennuierait… On aurait rien à apprendre des autres, on aurait rien à partager, rien à se dire, on se battrait pour les mêmes choses, ce serait vraiment triste. Dans ce monde difficile parfois, il faut accepter d’être différent, car c’est certain, dans un moment de notre vie, nous avons tous marqué l’esprit de quelqu’un.
Aujourd’hui j’ai envie de vous raconter mon histoire, une partie de moi-même, j’ai envie de vous faire part de ma personnalité, de ma différence. Je suis une hypersensible depuis toute jeune. Comment je le sais ? Car on m’en a fait prendre conscience. J’ai toujours ressentie en moi ce manque de confiance, cette sensation de toujours être moins bien que les autres. Je suis très dure avec moi-même, je veux toujours que tout soit parfait, dans mon travail, dans ma vie quotidienne, dans mon sport… Et quand un m’obstacle me bloque la route ou quand je n’arrive pas à faire quelque chose, là, c’est le drame. Je suis ce genre de femme qui se compare toujours aux personnes autres, depuis mon enfance. Je suis toujours en train de regarder ce que les autres font, arrivent à faire. Et moi, je reste là, à contempler et à me dire: Je n’y arriverais jamais, je ne serais jamais comme eux. Et je pleure. Je pleure parce que c’est un trop plein d’émotion qui me submerge et qui ne demande qu’à sortir. Dans ma tête je me dis: Caro, regarde comme ils sont forts, regarde comme ils s’aiment, toi ce que tu fais, c’est nul, c’est pas assez recherché etc… Et je pleure encore. Puis, je me calme. Et je finis par accepter, et puis des fois je recommence. Ça devient très clairement un cercle vicieux. Mais cela me permet souvent de rebondir positivement.

A mes 18 ans, j’ai commencé à rencontrer les crises d’angoisses, et là, ce fût difficile. Je faisais des crises d’angoisses pour tout, pour rien. Un bruit pouvait m’angoisser, parfois une odeur, une pensée, un souvenir, c’était devenu un cercle infernal. J’avais beaucoup de mal à m’adapter à de nouvelles situations, à des changements d’environnements. En gros c’est comme si mes émotions prenaient le contrôle de mon corps. Aujourd’hui j’ai 25 ans et j’ai appris gérer mon anxiété et mes crises d’angoisses, et pour moi c’est une victoire. C’est idiot, mais je suis fière de dire que j’arrive à les gérer quand elles ré-apparaissent, qu’elles font partie de moi, et que je dois les accepter. Elles m’accompagneront toute ma vie, car toutes les émotions que je vis sont décuplées. Mais je pense que c’est un avantage, car mon stresse peut s’avérer bon dans certaines situations et mes angoisses sont mes signaux d’alertes.
Je suis aussi ce genre de personne, qui a toujours besoin de faire quelque chose, sinon l’ennuie me ronge. Je suis très active, voir un peu trop. Je toujours en train de bouger, faire du sport, je travaille beaucoup. J’ai ce besoin d’être toujours en action, faire des jeux, écrire, lire, danser, dessiner, chanter, car toutes ses activités me permettent d’extériorisé mes ressenties. J’ai besoin de me sentir vivante. Il faut que mes journées soient différentes, car sinon je me lasse trop vite des choses. Avant j’avais peur de voyager, car mes angoisses prenaient le dessus sur moi. Mais désormais j’adore ça, car j’ai compris que ça me permettais de m’évader, d’apprendre et de grandir. Je n’ai plus peur d’avoir peur.

Il faut aussi savoir qu’un rien me rend hyper heureuse et qu’un rien peut me rendre hyper triste. On peut m’offrir un petit carnet tout bête, quand je vais recevoir ce cadeau de la personne, je vais la remercier au moins dix fois, et avoir une émotion très forte sur l’instant. On peut me parler normalement, et d’un seul coup vouloir me faire une blague, me taquiner, je vais mal le prendre et je vais me braquer. Difficile de me cerner n’est-ce pas ? Je peux regarder un film et rigoler aux éclats, ou pleurer comme si le monde était en train de s’écrouler. Je peux regarder un paysage magnifique un petit moment et être émue de vivre cet instant. Je peux regarder une personne pleurer et l’accompagner dans ce sentiment. Je ressens tout, beaucoup trop de chose, je suis une hyper-empathique. On peut me raconter une histoire, je vais écouter attentivement, je vais tellement être plonger dans ce que l’on me raconte, que je vais avoir l’impression de ressentir ce que la personne a vécue. Quand je regarde des séries ou des films, je suis tellement imprégnée de l’histoire que c’est comme ci je me m’étais à la place du personnage.
Mon quotidien se résume à tout ça, c’est comme un ascenseur, ça peut monter très haut en positive attitude, redescendre très bas rempli à ras bord d’émotions ou parfois s’arrêter, stagner, se sentir bloqué ou même vide. Ça parait dingue, mais je vous assure que c’est ça. Parfois je me lève le matin, je ne suis pas de bonne humeur, alors qu’il ne sait encore rien passé. Je vais être froide, désagréable, et au fur et à mesure de la journée, je vais me sentir heureuse, en pleine forme car j’aurais eu une bonne nouvelle, ou juste parce que je me sens mieux. Ou vice versa. Je peux pleurer en écoutant une chanson, ou en regardant une vidéo Youtube. Les ressenties c’est quelque chose de génial pour moi, et cela peut être frustrant pour d’autre. J’ai aussi remarqué que je suis sensible aux jeux de lumières, à la musique trop forte. Difficile quand on est danseuse et qu’on fait de la scène, pas vrai ? Et bien j’ai fais comprendre à mon esprit qu’il n’y avait rien de dangereux et que cela ne pouvait pas m’atteindre. Et depuis 3 ans je danse et je fais de la scène.
Il suffit d’une petite contrariété pour me remettre en question, il suffit d’un rien pour que j’ai envie de tout arrêter ou tout abandonner. Dans mon esprit ça peut ressembler à ça: Et pourquoi ? Et si j’avais dit ça à cette personne ? Et comment je peux faire pour… ? De toute façon, j’y arrive pas… Oh et puis tant pis… J’abandonne… C’est fatiguant et usant, car dans ma tête ça ne s’arrête jamais, c’est rare que je sois sur off. Mais je vous rassure, ça peut être la même chose pour le côté positif: en une seconde je peux être hyper souriante, pleine de joie! Je peux avoir envie de faire pleins de choses, je peux avoir une fusion d’idée et me lancer directement sans même y réfléchir. Sur un coup de tête je peux vouloir partir randonner car ça me fait du bien, parfois j’ai tellement envie de voir quelqu’un ou faire quelque chose, que je vais le faire dès l’instant que cette envie m’est venue.

Ce qui me chagrine un peu, c’est c’est juste ce que les gens peuvent penser de moi. Parfois j’ai l’impression que quand les gens me regardent, ils me prennent pour une folle, qu’ils pensent que je suis tarée. En fait, j’ai peur de ce qu’ils peuvent penser, j’ai peur qu’ils n’acceptent pas ma différence. J’en ai marre d’entendre: T’es trop susceptible, T’es toujours en train de te dévaloriser, Arrête de prendre les choses trop à cœur, Pourquoi tu pleures? Oh ça va, dédramatise un peu…
Toutes ses choses là, sans que les personnes s’en rendent compte, ça me touche et ça me rend triste. Car malheureusement ce sont des choses que je n’arrive pas à contrôler, je fais mon possible pour paraître « normal » Mais en réalité, la normalité n’existe pas et je ne veux pas ressembler aux autres! Certains ne ressentent pas les émotions, et bien je les plains sincèrement, ils passent vraiment à côté de quelque chose de précieux. Depuis quelques temps j’ai acceptée ma différence et mon hypersensibilité. Car de toute façon, ça fait partie de moi et ça, pour toujours. Alors autant apprendre à vivre avec. Je pense que les personnes qui nous entourent, nous prennent entièrement pour ce que nous sommes et nous aiment pour nos qualités mais aussi nos défauts.
Alors je n’ai plus peur de me cacher, je suis moi, je suis hypersensible, ouais, et alors ?
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